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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/243

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

On s’attendait donc à une vive opposition de sa part et M. Rampelbergh prenait déjà un air hargneux pour la riposte quand, à la surprise générale, l’épicier répondit :

— Nous aussi nous sommes contents, n’est-ce pas, Charlotte ? Va pour la villa !

Les bravos éclatèrent et l’entente fut scellée au milieu de copieuses rasades.

Sans perdre de temps, les dames s’étaient assemblées en conciliabule. Il n’y avait plus que dix jours avant le premier juillet : comment feraient-elles pour être prêtes ? C’est qu’il en fallait des malles, des paniers ! C’était pis qu’un déménagement. Pleines d’agitation, elles s’interrogeaient sur tout ce qu’il était indispensable d’emporter.

Au milieu de ce bavardage de pies, M. Posenaer dont la bière multipliait les paroles, interpella son ami Verhoegen pour demander des nouvelles de ses « galiards ».

Le cordier ne se fit pas prier : il annonça que les « tourtereaux » étaient arrivés à Venise. La place Saint-Marc, les canaux, les gondoles leur avaient déjà inspiré une carte postale écrite en long et en large et qu’il regrettait bien de n’avoir pas sur lui. Il se préparait néanmoins à la réciter de mémoire, quand Joseph, jugeant la minute