Aller au contenu

Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/245

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
231
LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

regard humide et comme alangui qui filtrait à travers ses longs cils, on aurait dit qu’un souffle bienfaisant passait dans son cœur, et l’aérait et le purifiait. De fait, un remords tranquille, sans « lançures », un remords pacifiant et dont elle sentait presque une joie secrète, avait pénétré en elle depuis quelques jours, et lui laissait vaguement entrevoir le charme délicieux de ces tendresses légitimes si longtemps dédaignées.

Ferdinand pouvait aimer la petite stékebees. L’affection de l’époux qui, au courant des lignes, s’épanchait sans fadeur et se voilait d’une constante et pudique ironie, loin de ressusciter sa passion, lui indiquait maintenant le devoir et mûrissait son repentir. Son cœur était affranchi. Elle se sentait doucement devenir heureuse…

Cependant, après quatre feuillets, les jeunes époux débarquaient à l’hôtel du Splügen, au milieu des neiges.

Ici, Ferdinand avait soudain assombri son style dans la manière noire des romans-feuilletons, pour conter un incident nocturne, au souvenir duquel, assurait-il, ses cheveux se dressaient encore sur sa tête, bravant les plus hongroises pommades ainsi que les plus plekkants cosmétiques !