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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/246

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

On pense bien qu’il ne s’agissait en définitive que d’une hallucination d’un ordre peu romantique et dont voici l’histoire abrégée.

Une nuit que Ferdinand s’était retiré pour une courte méditation dans un logis exigu de l’hôtel — sorte de kotje primitif surplombant un gave impétueux dont on pouvait apercevoir, en se penchant au-dessus d’une ouverture à air libre, les cabrioles écumeuses, toutes diamantées de lune — il sentit tout à coup contre ses joues comme un frôlement d’ailes. Aussitôt, il se dit de fuir, croyant d’abord que c’étaient des chauves-souris acharnées à sa chevelure. Mais, dans sa frayeur, il ne parvenait pas à ouvrir la porte du réduit. Frémissant d’épouvante, il se met à pousser des cris tandis que, s’étant emparé d’une espèce de disque, il l’agite et le lance désespérément en tous sens avec la force du citoyen antique élevé dans la palestre. Exercice dangereux s’il en fût, car ce disque lui étant une fois retombé sur la tête, il fut obligé de s’asseoir, tant le choc avait été rude…

Il reprenait lentement ses esprits quand il s’étonna de ne plus ouïr aucun bruit : les chiroptères avaient disparu, chassés sans doute par la peur. Vain espoir ; à peine notre héros se fut-il