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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/248

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

Les Van Poppel n’y résistèrent point et pour la première fois de leur vie peut-être, ils furent secoués de véritables convulsions dont le spectacle, si nouveau chez eux, redoubla la joie générale.

Seule Mme Posenaer souriait d’un air indulgent mais sans aucune pruderie. Aussi bien, la face écarlate de son mari lui donnait de l’inquiétude : elle le suppliait vainement de modérer ses transports, l’avertissant qu’il allait se faire mal…

Soudain, l’épicier recouvra un peu de calme, mais ce fut pour s’écrier :

— Eh bien moi, j’ai eu une farce encore plus drôle ! Figurez-vous qu’une fois on avait peint et verni tout partout dans la maison. Or donc je descends la nuit… Je m’asseois. Oui, mais potferdéke quand je veux m’en aller, impossible ! Je ne savais plus me détacher à cause de la couleur ! Hein, voulez-vous croire que j’ai crié pendant deux heures comme un possédé ! À la fin, Mélanie est descendue… Elle m’a eu seulement dehors avec de l’eau chaude !

— Mais Frans, Frans ! s’écria Mme Posenaer en se voilant la figure.

Cette anecdote, contée à la flamande avec une profusion d’idiotismes locaux qu’on ne saurait