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DE Mme KEUTERINGS

maintenant ? C’est toujours la même chose avec vous !

Cette fois, elle courut sur le palier et lança ces mots — éternel mensonge du retard :

— J’arrive, j’arrive !

Il n’y avait plus de temps à perdre. Le dos contre le mur, elle fit un effort puissant, désespéré. D’une secousse énergique, elle rapprocha les baleines initiales et fixa le busc.

— Ouf ! gémit Mme Keuterings en poussant un soupir énorme.

Vite, elle voulut passer sa robe, mais elle ne pouvait plus lever les bras ! Pour gagner du temps, elle retourna à ses bottines. Mais il lui était devenu impossible de se baisser !

Le busc était toujours là ! Il la tenait sous son bec implacable.

Dans cette extrémité, Clémence cria furieusement :

— Auguste, mais venez donc m’aider !

Aussitôt M. Keuterings entra très agité :

— Mais, ma bonne, pour sûr on va manquer le convoi !

— Agrafez ma robe, et lacez mes souliers ! commanda sa femme.

Auguste obéit. Cinq minutes après, Mme Keuterings luisait dans sa robe de soie noire.