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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/254

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

Le matin du troisième jour, ils se retrouvèrent tous sur la plage vers onze heures, afin de prendre leur premier bain.

La mer, intensément verte au large, houlait sans colère et poussait sur la plage deux ou trois rangs de vagues.

Joseph déclara que l’eau était à souhait et que la baignade serait gaie. Mais M. et Mme Van Poppel, pressés tendrement l’un contre l’autre, s’interrogeaient avec anxiété et ne pouvaient réprimer un frisson. On eût remis la partie au lendemain qu’ils en auraient éprouvé un vrai soulagement.

M. Posenaer, les deux jambes écartées dans l’attitude du colosse de Rhodes, regardait l’eau avec une certaine crânerie.

— C’est dommage, dit-il d’un ton mal affermi, c’est dommage que les vagues ne soient pas un peu plus fortes…

Mais sa femme protesta et tout le monde avec elle.

— Merci bien, s’écria Mme Rampelbergh de sa voix enrouée, la mer est déjà assez sale comme ça !