Aller au contenu

Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
241
LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

Ils restaient là hésitants, avec une petite émotion dans l’estomac, quand plusieurs baigneurs s’élancèrent joyeusement dans les flots. À cet exemple, ils cédèrent aux sollicitations des femmes de la plage et envahirent les cabines.

Dix minutes après, ils sautaient sur le sable et partaient en éclats de rire à l’aspect de leur déguisement balnéaire.

Adolphine et Mme Posenaer, sous un élégant costume de flanelle bleue avec collet et jupe bordés de rouge, ne démentaient pas les promesses de la robe. Si l’une était pleine de robustesse, l’autre avait la grâce ; tout le nu qu’on leur voyait, le cou, les attaches des épaules, les bras, les jambes, étaient d’une proportion et d’un galbe parfaits. Pauline était gentille aussi avec ses rondeurs naissantes. Par contre, la pauvre Mme Van Poppel affirmait une maigreur qu’on n’eût pas supposée si aiguë. Elle était vraiment « seiche comme ung os de cimetière ». Sans le bonnet de bain qui retenait ses cheveux assez opulents, on l’eût prise pour un homme.

La plastique du sexe masculin n’avait rien de fort remarquable. Kaekebroeck et Van Poppel montraient une minceur nerveuse ; toutefois, M. Posenaer fut une surprise : en son costume