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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

la vie. Sa femme avait commencé le doux miracle et la mer l’achevait.

Pleins d’ivresse, les époux s’abandonnaient tous deux à des sensations neuves, se dépensaient avec cette folle et fougueuse générosité des jeunes amants.

Ce fut une exquise idylle dont les dunes, dans leurs anfractuosités sablonneuses, abritèrent souvent les tendresses impatientes, bien mieux que ces blés d’or ne cachaient les amoureux de Fragonard…

Ils ne se quittaient guère et recherchaient la solitude, peu embarrassés de fausser compagnie à leurs amis.

Tous les après-midi, ils s’en allaient par les routes gazonnées et doux fleurantes du Hase Gras, en se répétant des mots d’amour. Ils entraient dans les fermes pour boire du lait, s’asseyaient au milieu des prairies, cueillaient des brassées de grandes marguerites et d’eupatoires. Alors, regagnant le sable, ils s’en revenaient le long de la mer sonore qui déjà s’empourprait sous le soleil déclinant.

Ils sautaient par-dessus les amarres serpentines qui gardent les grosses barques échouées et rentraient à Heyst comme sonnait la cloche des