Aller au contenu

Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
251
LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

hôtels pour le souper. Heure charmante de tranquille et mélodieuse lumière, où le spectacle de la plage toute fourmillante de bébés abandonnant à regret leurs châteaux-forts sur l’ordre des mamans et des bonnes, leur ôtait la voix et les attendrissait d’une vision de bonheur ineffable.

Et quelle douceur, le soir, de se promener sur la digue loin de leurs bruyants compagnons, d’écouter les romances qui s’envolaient par les portes larges ouvertes des villas et se mêlaient à l’harmonieuse rumeur de la mer ! Jamais la musique ne leur avait semblé si impressionnante ni si belle. Elle retentissait jusqu’au fond d’eux-mêmes et leur tirait des larmes…

Puis, fuyant les terrasses remplies de buveurs, ils descendaient sur la plage et s’en allaient au loin, près des petites vagues ourlées qui parlent sans cesse sur la grève, car elles sont les lèvres de la mer…

De grands steamers passaient au large, mystérieux et illuminés, qu’ils contemplaient avec un émoi de pitié pour les voyageurs aventureux. Et ils sentaient mieux le charme du bonheur tranquille sur le sol bien-aimé…

Souvent, ils s’attardaient aussi à guetter ces