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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/266

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

lumières lointaines, dansantes étoiles marines, qui annoncent le retour des hardis pêcheurs.

Ils rentraient enfin, un peu las d’une journée si bien remplie. Et, quand le chant éternel des vagues les avait endormis aux bras l’un de l’autre, ils ne cessaient de se contempler encore et reprenaient en rêve leurs courses de joie et d’amour…

Un matin que Mme Posenaer arrosait les corbeilles de capucines suspendues aux poutres de la véranda, elle se sentit tout à coup mal à l’aise.

Elle n’eut que le temps de descendre de son petit escabeau et tomba dans un fauteuil d’osier. Elle voulut appeler la cuisinière qui balayait là-bas dans la salle à manger, mais la voix lui resta dans la gorge. Elle faiblit.

Quand elle reprit le sens, M. Posenaer la tenait sur ses genoux et la considérait avec angoisse. Elle lui jeta les bras autour du cou dans un élan de gratitude. En même temps, elle se redressa et regarda son mari dans les yeux, longuement, tendrement, sans mot dire, et soudain des pleurs se mirent à couler sur ses joues.

— Mais qu’est-ce que tu as ? Qu’est-ce que tu