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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/268

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

À ces mots, l’épicier resta interdit : une pensée confuse se démêlait en sa grosse cervelle. Très ému, il regardait sa femme qui remontait l’escalier de la plage en lutinant le petit Albert avec des risettes et des claquements de langue. Et, tout à coup, il alla vers elle et, saisissant le blond fardeau qu’on lui offrait en souriant, il pressa contre sa poitrine le joli bambin, tandis que son visage s’éclairait d’une flamme paternelle…

Un dimanche, nos amis projetèrent une promenade à ânes en accomplissement d’une promesse faite aux enfants.

On ne s’accorda pas tout de suite sur le but de l’excursion et l’on discuta avec quelque vivacité. Joseph et le gros de la troupe opinèrent enfin pour Knocke, proposant de pousser jusqu’au Zwin. Cela déplut à la femme du droguiste qui rêvait depuis longtemps de se rendre à Blankenberghe afin d’y paonner dans une robe de piqué blanc.

À vrai dire, Heyst lui semblait déjà assez insipide comme cela : la mesquine population de bourgeois, de curés et d’Allemands qui arpentait