la digue ne méritait pas ses frais de toilette. Dès lors, la grosse dame se souciait peu de parader sur une plage encore bien plus morne. Aussi fit-elle une horrible moue à la proposition de Kaekebroeck. Elle s’entêta, s’épuisa en mauvais arguments pour dissuader ses amis d’une expédition qu’elle prédisait fatigante, interminable, encore qu’elle ne l’eût jamais entreprise.
Mais personne ne se ralliait à sa manière de voir. Alors, dans son dépit, elle prétexta une certaine lassitude et déclara qu’elle resterait à la maison.
— C’est de l’enfantillage ! éclata M. Rampelbergh. Voyons où est-ce que vous voudriez aller ?
— Nulle part, fit-elle sèchement.
Elle enrageait davantage de n’être pas soutenue par son mari, et, comme ce dernier insistait imprudemment :
— Laissez-moi tranquille, je vous dis. Allez seulement vous autres. On n’a pas besoin d’attendre après moi. Je suis assez grande pour rester toute seule !
— Eh bien, je vous tiendrai compagnie, dit la bonne Mme Van Poppel, saisissant l’occasion de demeurer à Heyst, car les ânes l’effrayaient un peu.