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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/274

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oreille, puis, devant l’ironique insistance de tous, il déclara qu’il se trouvait trop bien sur son âne pour en changer.

On protesta si fort qu’il fut obligé de descendre de sa bête et de la céder à Malvina. Mais il se garda d’enfourcher la fantasque bourrique ; sous prétexte de se dérouiller les jambes, il marcha prudemment à côté d’elle en la guettant du coin de l’œil et sans entendre les brocards que le père Verhoegen lui décochait de loin.

On s’était remis en route. Déjà, les cabines de la plage de Knocke se détachaient avec précision et les silhouettes des baigneurs prenait de la consistance. Dix minutes encore, et l’on serait arrivé.

Il faisait un beau ciel clair avec de gros nuages blancs dont l’ombre glissait comme une caresse sur la mer ensoleillée.

De nouveau, les Posenaer s’étaient écartés de leurs bruyants amis et cheminaient les yeux dans les yeux. La jeune femme avait recouvré ses bonnes couleurs. Dans la corolle du bolivar, sa figure souriait, rose et tendre comme l’églantine des haies ; son buste se balançait avec grâce sur les hanches au pas cadencé du baudet. Elle babillait avec gaité, s’interrompant sans cesse pour éponger le front de son cher conducteur :