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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/282

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ressaut dessous la ceinture, à ce pli droit de la jupe dont le bord ne caressait plus la boucle des souliers et se relevait avec un léger flottement, personne ne s’y fût trompé et qui n’eût deviné le doux mystère.

Malgré tout, et alors que les plaisanteries de leurs compagnons devenaient chaque jour plus transparentes, Frans et Charlotte n’osaient s’abandonner librement à la joie. Ils n’étaient pas sûrs…

Tour à tour confiants et puis découragés, ils vivaient dans l’attente d’un phénomène qui tardait à se produire et dont seul pouvait dépendre pour eux la certitude du bonheur.

Au milieu de cette anxiété, l’épicier ne perdait pas de vue que le 21 septembre était le jour anniversaire de la naissance de sa femme. Déjà, il avait longuement conféré avec Adolphine sur le banquet de fête. Mme Kaekebroeck s’était chargée de tous les apprêts, car aucune ne s’entendait comme elle à l’organisation des belles frairies. Et tout le monde se réjouissait de témoigner à Mme Posenaer, dans cette occasion solennelle, la gratitude que lui méritaient sa complaisance et ses bons offices, et d’exprimer les vœux ardents qu’on faisait pour la réalisation de ses espérances.