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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/283

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Tandis que tous ces préparatifs se poursuivaient en cachette, Charlotte s’efforçait de ne se douter de rien, tant elle voulait que sa surprise doublât la joie de ses bons amis. Elle réussissait d’autant mieux dans la dissimulation que les doux soucis de son cœur l’emportaient le plus souvent au-delà des nuages et la laissaient indifférente à ce qui se tramait autour d’elle.

Pour tout dire, elle avait des visions. Le regard fixé sur la mer, elle voyait venir l’ange Gabriel dans un vol de mouettes annonciatrices…

Le grand jour arriva où Mme Posenaer eut trente ans.

Dès le matin, elle reçut les hommages de ses compagnons et sentit profondément la joie d’être aimée. Les bouquets des enfants l’émurent jusqu’aux larmes ; elle pressa longuement sur son cœur les jeunes Platbrood, Jeanne et surtout le petit Albert qui lui tendait à deux menottes un gros dalhia.

La villa embaumait, toute fleurie d’œillets et de roses.

Il faisait un temps magnifique. Le soleil, très