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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/284

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chaud en dépit de la saison, rutilait sur la mer scintillante de paillettes.

On se mit à table à une heure précise. Aussitôt après le potage, on commença de trinquer et la belle humeur prit son élan.

Les soles normandes très réussies provoquèrent des acclamations générales que le vin blanc, un petit Sauterne d’or, fit encore monter de plusieurs tons.

Tout le monde demanda la recette à Mme Posenaer qui attribua l’honneur de la préparation à la vieille Mélanie, un vrai cordon bleu d’archevêque.

— Non, non, s’écria le droguiste déjà allumé, une cuisinière de pape, godferdoum !

Le filet jardinière n’eut pas moins de succès. On s’extasia sur les carottes à la crème et les pommes de terre rissolées. D’où venaient-elles ?

Joseph expliqua que tous les légumes cultivés dans les environs, et principalement les pommes de terre, avaient une saveur exquise à raison de la nature du sol sablonneux. Et, très sérieusement, il entama un petit cours de culture maraîchère.

— C’est une bonne idée, interrompit Mme Rampelbergh sanglée dans un corsage de piqué blanc. Moi je vais commander ma provision de patates