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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/287

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fant but à grand bruit. Après quoi, Adolphine assit le marmot sur une haute chaise à côté d’elle.

Joseph essaya de protester :

— Voyons, dit-il sévèrement à sa femme, ça va embêter le monde. Tu es incorrigible !

On se récria d’une voix unanime.

— À votre aise alors, déclara le jeune père. Mais vous verrez comme ça sera drôle tout à l’heure avec ce pistolet !

Une poularde énorme que la servante apportait à bras levés, opéra une joyeuse diversion et retendit tous les esprits vers la gourmandise.

— Passez-la à mon oncle Théodore, jeta Kaekebroeck en manière de farce, il découpe si bien !

M. Van Poppel, silencieux comme une tombe selon son ordinaire, tressauta sur sa chaise et rougit jusqu’aux oreilles.

— Mais, mais, bégaya-t-il, je suis incapable… Je… n’est-ce pas, Adèle ?

Il lançait des regards désespérés à sa femme. Mais celle-ci, partagée entre le désir de venir en aide à son mari et la crainte qu’on ne la chargeât à sa place d’une besogne dont elle était sûre qu’elle ne viendrait pas à bout devant une telle assemblée, affecta de ne pas comprendre et se