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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/35

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DE Mme KEUTERINGS

— Allo, allo, maman, dit le bon M. Van Poppel, en lui tapant familièrement dans le dos, vous pleurerez encore, hein, quand vous aurez de beaux petits-enfants ! Dans « not’ famil » on connaît pas ça, les enfants uniques !…

Mais, dès que les bouteilles furent débouchées, les conversations s’engagèrent de toutes parts.

Cependant, le jeune Ferdinand se lançait dans une causerie éperdue avec ses deux voisines. Car il avait remarqué que, si Mme Posenaer offrait toutes les grâces de la beauté mignarde et coquette, par contre, Mme Keuterings montrait un corsage d’une abondance sincère et dont le galbe un peu lourd avait bien son excuse.

Émoustillé, pris d’une fièvre joyeuse, il s’agitait, pétulait, riait de tout son cœur et partageait si bien son amabilité que les deux femmes croyaient l’avoir conquise tout entière.

Mme Keuterings, un peu troublée encore par son aventure du matin, renaissait à la douce espérance.

Elle oubliait même d’être jalouse quand elle vit Mme Posenaer verser ses pâles gants de Suède à six boutons dans sa flûte à vin de Champagne.

— Comme dans le grand monde ! hasarda