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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/45

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LE CHÂTIMENT DE Mme KEUTERINGS

Et sa tête s’inclina lentement sur l’épaule du jeune homme.

Mosselman saisit la jeune femme dans ses bras et la pressa sur son cœur.

— Charlotte !

— Ferdinand !

Ils goûtèrent un moment délicieux…

Soudain, ils tressaillirent : des plaintes sinistres s’élevaient dans une charmille voisine.

La jeune femme s’affola :

— Je rentre, je rentre ! Ah ! vous m’avez compromise !

Elle s’enfuit vers la maison.

D’abord, Ferdinand demeura là, étonné et stupide ; puis il s’élança vers le bosquet d’où venaient les plaintes : il vit Mme Keuterings étendue de tout son long sur un banc. Vraiment elle avait l’air de se mourir. Son corset déployé, déchiré, gisait près d’elle. Sans doute, elle l’avait arraché dans un effort suprême…

Mais, ô surprise, à la vue du jeune homme elle se redressa. Elle n’était plus pâle, ses couleurs étaient revenues. Avec une intensité de violence et de haine, elle s’écria :

— Allez, j’ai tout entendu. Je vais tout dire !

— Ah ! madame, vous ne ferez pas cela !