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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/55

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DE JOSEPH KAEKEBROECK
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Il atteignait à ses trente ans, quand, un matin, son père et sa mère — gras Bruxellois depuis longtemps retirés des affaires — s’écrièrent en riant, comme il apparaissait dans la salle à manger, vêtu d’une belle robe de chambre violette soutachée :

— Bonjour, Jefke, nous vous la souhaitons bonne et heureuse !

C’était, en effet, le 19 mars, jour anniversaire de la Saint-Joseph.

Sous ce « Jefke », le jeune homme — qui s’en venait de son cabinet de travail où, depuis l’aube, il s’occupait à commenter les lettres de ce parisien de Pline — le jeune homme pâlit et fut près de chanceler. Heureusement, il se retint à un grand buffet d’acajou couvert de petites postures en porcelaine, qui firent aussitôt branler leurs têtes falotes articulées.

— Rassurez-vous, chère mère, dit-il en embrassant la grosse dame qui s’élançait au-devant de lui, je me suis embarrassé dans ma longue robe… Bonjour, mon père…

— Fiske, voici nos cadeaux ! clamèrent les parents impitoyables.