Aller au contenu

Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
LES FIANÇAILLES

Et chacun d’eux lui poussa dans la poitrine une boîte blanche, entourée d’une faveur bleue.

— Merci, merci, fit le jeune homme attendri devant leur bonté chaude mais triviale.

Et, surmontant son indifférence :

— Oh ! que c’est lourd ! Vous avez encore fait des folies !

Les vieux le regardaient avec des yeux impatients. Alors Joseph ouvrit les boîtes.

Dans la première, il y avait, roulée sur de la ouate rose, une chaîne en or, grosse comme une attache de chien de Terre-Neuve ; dans l’autre, reposait une montre énorme qui marquait, ainsi que cette fameuse horloge de Hambourg, le cours de la lune, du soleil, la date de l’année, le mois, le jour et même l’heure…

C’étaient des présents de cacique, mais Joseph n’était point consterné.

Il considérait ces objets fabuleux et goûtait comme un apaisement. Car la certitude lui venait, chaque jour plus forte, plus nourrie de preuves, que, dans leur tardif amalgame, les races de son père et de sa mère avaient créé un être d’exception, sans nulle affinité génésique et qui formait l’un des plus patents exemples de la fameuse théorie de l’évolution par innéité.