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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/77

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DE JOSEPH KAEKEBROECK

Mais sa figure surtout, avec ses grands yeux pétulants, son nez retroussé, ses belles lèvres d’un incarnat vivace, était délicieuse à voir, respirant toute un air de santé et de juvénile bonté.

Alors, Joseph n’y tint plus : dans un bond de sensuelle tendresse, il saisit la jeune fille entre ses bras et, avant qu’elle pensât à se défendre, il lui avait appliqué deux baisers sonores sur ses joues savoureuses, comme ça, sans se gêner, devant tout le monde !

Les petites cousines rougissaient.

— Non, ça je n’aime pas ! disait Adolphine toute confuse, essayant de se dégager.

— Hé là-bas, mes enfants, s’écria gaiement M. Van Poppel en se levant avec quelque peine pour aller bourrer sa pipe, voilà de bonnes baises ! Et si maintenant papa et maman Kaekebroeck refusaient de consentir au mariage…

— Oh, c’est impossible, protesta Joseph avec force. Ça ne serait pas à faire !

— Hé, hé ! on ne sait pas savoir, dit malicieusement Mme Van Poppel.

Et s’approchant du couple heureux :

— Allons, chers cœurs, reposez-vous un peu maintenant. Mais, mais, comme vous avez chaud !