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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/96

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LES FIANÇAILLES

Mme Platbrood ne tarissait pas sur la cérémonie du matin à l’église Sainte-Catherine, et s’extasiait sur la magnificence des toilettes.

Mais M. Kaekebroeck était contrariant. Il pérorait, n’admettant pas le luxe déployé par les petites communiantes.

— On voit des pauvres gens, dit-il, se priver de tout pour acheter une belle robe à leur enfant, et des chapelets, et des bracelets et tout ça… Et ça n’est rien que pour la gloriole. De mon temps…

Mais Mme Platbrood légèrement piquée — car elle avait paré sa petite Hermance comme une châsse — n’en voulait pas démordre :

— Vous conviendrez, fit-elle en cherchant un assentiment chez la majestueuse Mme Kaekebroeck, que le coup d’œil était rudement joli à l’église. Toutes ces petites filles sous leurs voiles, c’était très impressionnant. On peut rire de moi si on veut, mais ça m’a émue.

— Ça je veux croire, approuva Mme Timmermans, tandis qu’une vieille larme dégoulinait par saccades sur ses grasses joues de veuve. Och, moi je ne sais qu’à même pas voir quelqu’un en blanc sans pleurer !

Tout à coup, son voisin, M. Rampelbergh, lui