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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/98

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LES FIANÇAILLES

à aller s’amuser dans le vestibule avec Hermance. Les « petits mariés » ne se le firent pas dire deux fois. Ils s’évadèrent et rejoignirent les petits Spruyt et les petits Platbrood qui, déjouant la surveillance de Maria et de Pauline, étaient sortis de leurs lits et gambadaient en robe de chambre sur les paliers. La maison retentit bientôt de leurs cris d’hirondelles. Les diables jouaient « enlèvement » sur le carré du premier étage.

Ernest enlevait Hermance !

Maintenant, massés dans un coin de la salle, les hommes, un peu rouges parce qu’ils étaient un peu gris, buvaient des liqueurs et fumaient de gros cigares.

Ils avaient cerné le petit Théodore Van Poppel, dont ils commentaient librement la paternité imminente.

Et le jeune mari, encore imberbe, souriait effaré, reculait, hoquetait sous leurs petites touches de doigt dans son ventre.

Émile Platbrood le délivra en prononçant le nom de M. Keuterings. Il suffisait : l’illustre veuf fournit dès lors tous les éclats de rire.

Pendant ce temps, les dames, plus recueillies, assises sur des chaises disposées en rond sous le lustre, s’entretenaient, en sirotant leur tasse, de