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Page:Créquy - Souvenirs, tome 5.djvu/97

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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

dent, le passionné St.-Preux, finissait par épouser une infâme servante[1] ? Il est à remarquer aussi que l’auteur des Égaremens du cœur et de l’esprit a marié sa fille unique avec un Pair d’Angleterre, tandis que l’auteur du Contrat social et du Traité sur l’éducation d’Émile a fait porter ses quatre ou cinq enfans à l’hôpital des Enfans-trouvés. Mais il est juste d’observer que ce pauvre M. Crébillon n’était pas philosophe, il n’était que futile ; et, grâce à la philosophie, ce n’est pas J.-J. Rousseau qui s’est montré le plus raisonnable des deux.


Pour en finir avec les oraisons funèbres, je vous dirai quelques mots sur le sieur de Bachaumont, qui était un imbécile dans le genre de l’historien Suétone, et qui n’a jamais su faire autre chose que d’écouter et d’enregistrer des bruits de carrefour.

Il est mort en 1770, âgé de 82 ans ; les notes manuscrites qu’il a laissées ne commencent qu’à l’année 1759 et finissent en 1766 : ainsi les préten-

  1. Thérèse Levasseur a fini par épouser un laquais d’Ermenonville appelé Nicolas Montretout ; mais son maître en avait fait un garde-chasse, à cause de son alliance avec la veuve de l’illustre Rousseau, disait-il.

    Je ne crois pas qu’il y ait jamais en dans le monde un niais comparable à ce compositeur d’inscriptions et de points de vue champêtres ; et, sans l’enthousiasme encyclopédique et la philanthropie, qui étaient venus s’adjoindre à sa niaiserie naturelle, on ne se serait jamais moqué d’un homme autant que de ce M. Girardin.