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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/108

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nant dix-huit ans. C’était une fort jolie fille châtain clair, toute ronde. Ils nous tournaient le dos. Le boyard mit le knout entre les mains de la complice.

— Voyons comment tu vas traiter ce gaillard qui te vaut d’être sur cette estrade d’ignominie, et d’y recevoir un châtiment exemplaire. Si tu le ménages, gare à tes fesses tantôt. Allons, voyons si tu te sers de ce joujou aussi bien que de l’autre.

Yvan alla s’agenouiller au milieu de l’estrade, tournant toujours le dos aux assistants. Léna brandissait les nerfs de bœuf à l’extrémité desquels brillaient des paillettes d’acier. Elle cingla le dos frappant entre les épaules. On entendait faiblement le contact des lanières avec la peau heurtée, et la trace rosa à peine la chair.

Elle descendit ainsi jusqu’aux fesses qu’elle cingla avec la même indulgence, puis les cuisses jusqu’aux genoux. Son joli corps rondelet faisait les plus gracieux mouvements pendant que son bras maniait le knout. Le maître lorgnait d’un œil complaisant la jolie croupe rebondie qui se balançait si gracieusement au bas des reins