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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/128

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— Porte ce billet à ton jeune maître, disait la mère à la fille qu’elle envoyait à son fils, en lui remettant un bout de papier indiquant la faute commise, laissant la dose de la correction à la libre appréciation du fouetteur, et surtout ne reviens pas sans me rapporter sa signature.

La porteuse du billet savait que la signature était imprimée en sanguine sur ses fesses par les verges dont il se servait pour fesser les gros postérieurs de ces grandes filles, dont quelques-unes avaient trente ans, et qui s’en revenaient vers leur maîtresse, les yeux pleins de larmes et le feu au derrière.

— Voyons, si mon fils a apposé sa griffe ?

La fille de chambre n’attendait même pas d’y être invitée pour montrer ses fesses à sa maîtresse, elle savait que c’était la règle.

— Tiens, il a mis son paraphe aujourd’hui, et son plus beau paraphe. Voyez donc, vous autres, comme mon fils a une belle signature et un paraphe distingué.

Elles étaient obligées de venir défiler devant le postérieur paraphé, que la patiente