Aller au contenu

Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
VII
AVANT-PROPOS.

tournant le dos, et sans crier gare, elle se troussa lestement, lançant ses dessous sur ses reins, s’exhibant des genoux à la ceinture.

Nous crûmes à ce geste qu’elle avait gardé son maillot. Nous fûmes bien vite détrompés le plus agréablement du monde. Elle était nue des genoux aux hanches. Jamais plus volumineux appendice ne surplomba deux plus puissants piliers du secret paradis. Tout était de la plus riche carnation, couvert d’une peau veloutée de pêche mure, dont le satin luisait aux clartés brillantes du lustre. On eut pu se mirer dans cette peau étincelante.

Nous étions un peu surpris du sans gêne et du sans façon, avec lequel la danseuse nous exhibait ainsi toutes ses nudités dans la plus riche indécence, mais nous étions ravis de la superbe montre, dont nous ne pouvions détacher nos regards émerveillés, pendant qu’elle nous criait.

— Eh ! bien, mon cul est-il difforme, mes seigneurs ;

Ah ! non, il n’était pas difforme, ce gros cul-là. C’était bien le plus gros, le plus beau, le plus engageant, le plus richement fessé, et le plus soyeux des postérieurs satinés que j’eusse vus. Certain aimable chroniqueur qui les aime amples, larges, opulents, serait tombé en extase devant cette merveille de croupe rebondie.

Les jupes étaient retombées, la danseuse avait repris sa place sur sa chaise qu’elle garnissait de