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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/144

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après le dernier duel, elles durent s’endormir ainsi.

En ce moment un rayon de lune entrait par la fenêtre en même temps que la gouvernante par la porte. Elle se dirigea vers le lit des deux amies. Le spectacle qui s’offrit à ses yeux dut lui mettre du baume dans le cœur. Elle savait que le boyard, la boïarine, et le jeune barine, qui revenaient du théâtre de la ville, n’étaient pas encore couchés. Elle leur annonça la chose, ils voulurent aller constater le flagrant délit sur le champ.

La gouvernante avait pris une lanterne sourde. Ils se portèrent à pas de loup vers le lit des deux amies. Elles n’avaient pas changé de posture, ce qui prouvait qu’elles ne s’étaient pas réveillées. La gouvernante dirigea le rayon de sa lanterne vers la croupe qui était à califourchon sur la figure de son amie. Les trois mains se levèrent ensemble et retombèrent dans un accord parfait sur les larges fesses en montre, qui réveillées en sursaut bondirent et retombèrent sur la figure écrasée.

La cavalière sauta à terre en poussant