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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/145

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des cris épouvantés qui réveillèrent la chambrée, composée de quatre autres lits doublement occupés. Quand je dis la chambrée, je parle de mes camarades. Je m’étais réveillée à l’entrée de la patrouille, me demandant ce qu’on nous voulait. Je vis qu’elle s’arrêtait devant le lit des deux amies.

Lorsque la gouvernante dirigea le rayon de sa lanterne sur le couple endormi, comme rien ne masquait le groupe, je vis alors une chose anormale, les deux amies couchées dans une posture bizarre. Au lieu d’être côte à côte comme toutes les compagnes de lit, elles dormaient l’une sur l’autre mais à l’envers. L’une était couchée comme tout le monde, celle qui était dessous, l’autre à l’inverse le cul à cheval sur la figure du côté du traversin, la tête vers les pieds. Pourtant elles se couchaient comme tout le monde. Ce devait être en rêvant qu’elles prenaient cette étrange posture.

J’aurais dû me douter cependant de ce qu’elles faisaient. J’étais suffisamment éclairée là dessus par deux faits, l’histoire de Léna, et mon aventure avec les dames. Mais je ne connaissais d’autre posture que celle de