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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/146

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l’agenouillement devant le sanctuaire où l’on doit prier. Puis je me figurais que c’était un vice qui ne florissait que chez les grandes dames, qui avaient des serves dressées à cette corvée. « Quantim mutata ab illo » comme vous me le disiez, quand je vous racontais quelque naïveté de mon adolescence.

Les claques continuaient sur les cuisses, sur les fesses, sur les joues qui enflaient à vue d’œil, sur la gorge, partout où elles pouvaient attraper. Ce fut une avalanche de soufflets retentissants, qui teignirent tout le corps en rouge, et qui se termina par l’annonce de cinquante coups de verges le lendemain sur le pilori.

Elles savaient ce que c’était que le pilori. Les coups de verges appliquées aux deux coupables sur les fesses étaient toujours assénés avec rigueur, et précédés d’une flagellation des reins et des cuisses avec un martinet fait de lanières du cuir larges et épaisses.