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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/147

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On nous introduisit vers deux heures dans la salle du fouet. Toutes les filles susceptibles d’être fouettées étaient présentes. Le pilori était comme la scène d’un théâtre derrière un rideau, qui se levait à un signal donné.

Ce jour-là nous attendîmes plus longtemps que de coutume. Il y avait au château des invités qui avaient dû faire plusieurs lieues en voiture, pour assister à une fête qui se donnait le soir. Ils furent naturellement enchantés du supplément que le hasard leur offrait, car c’est un vrai régal pour les friands du fouet, que ce tableau vivant qui change de ton à chaque tour de roue.

On attendit que les invités fussent confortablement assis dans des fauteuils voluptueux pour lever le rideau. Dès que le signal fut donné, la toile monta, et l’on vit sur l’estrade les deux filles de chambre, toutes nues, les cheveux tordus en chignon, seins contre seins, les jambes liées ensemble, les bras attachés par les poignets, un large collier de cuir embrasse les deux