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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/148

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cous, bouclé un peu lâche. Des anneaux de cuir, glissés sous les aisselles, attachés à des cordes qui descendent d’une petite plaque tournante scellée au plafond comme deux anneaux de gymnase, les soutiennent pour les empêcher de tomber mais non de se balancer.

À gauche, en dehors de la plaque tournante, à la portée des corps nus, le jeune barine est armée d’un martinet d’un aspect formidable, fait de quinze lanières larges et épaisses, qui doivent assommer les chairs qu’elles flagellent.

Le jeune bourreau brandit le martinet, la plaque se met aussitôt à tourner, les quinze longes de cuir retombent, cinglant les blanches épaules de Mina, comme si c’eut été l’une de nous. On entendit le froissement des chairs assommées. Rita apparut à son tour, les lanières s’abattirent avec fracas sur le dos qui passait.

Lorsque Mina reparut, elle avait une large plaque livide entre les deux épaules. Les lanières la cinglèrent au-dessous, amenant le sang à fleur de peau. Les deux dos passèrent et repassèrent, à chaque tour de roue,