Aller au contenu

Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 33 —

droite, froissant le chat, venant cingler la cuisse gauche dont elles faisaient tout le tour. Elle descendit ainsi jusqu’au genou, cinglant toujours à tour de bras. Au milieu de la cuisse, qu’elle avait en pain de sucre, les cordes faisaient presque deux fois le tour. Elle les retirait brusquement, froissant la peau à chaque tirée. Depuis le premier coup jusqu’au dernier, ainsi appliqué, ce fut un concert de cris assourdissants, en une gigue désordonnée des cuisses et des fesses.

Elle lui fit prendre la même posture sur le genou gauche, pour que la cuisse droite eus son tour. Je me demandais comment elle allait s’y prendre ? Elle n’était pas à portée ainsi.

La féroce petite personne, très drôle avec ses jupons courts, avait dû s’exercer des deux mains, pour pouvoir pratiquer sur les deux cuisses son cruel divertissement. Elle prit la nagaïka dans sa main gauche, et mania les cordes aussi habilement et aussi fort que de la main droite. La croupe dansait une ronde infernale, et la victime poussait des cris de damnée.

Quand elle fut au genou, la cuisse droite