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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/207

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passait dans le salon d’essayage, où des ouvrières allaient l’ajuster sous l’œil de la maîtresse et d’une nagaïka, qui ne chômait pas souvent.

Quand le coupé s’arrêtait devant la porte, madame m’envoyait aider le jeune Yégor à porter la caisse au salon d’essayage. L’entrée des clientes était par un grand vestibule, les ouvrières longeaient un long corridor obscur. La première fois que j’aidai le jeune groom, il ne me dit rien en allant. Mais dès que nous fûmes sortis, il s’arrêta au milieu du corridor, m’embrassa sur les lèvres, et pendant qu’il me tenait ainsi, il glissa sa main sous mes jupes grimpant jusqu’au haut des cuisses.

Je le laissai faire. Ce baiser prolongé et ce contact, les premiers que je recevais d’un jeune garçon, me faisaient plaisir. Voyant que je ne résistais pas, il me prit la main, la passa dans sa culotte où je trouvai un petit outil raide comme un bâton.

Alors il m’adossa au mur, je me laissai faire, me disant que s’il me dépucelait, il ne me ferait pas grand mal sans doute