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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/223

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les chairs palpitantes de la fouettée, tandis qu’on troussait la seconde, car il y avait là une série de jolies filles à fouetter, amenées par des femmes à l’aspect peu rassurant, à l’exception de ma maîtresse dont l’élégance détonnait dans ce milieu. Je devais être la plus jeune de la bande.

La seconde était une blonde râblée, dont le gros postérieur rebondissait se présentant très cambré aux cordes tressées qui servirent encore pour celle-ci. La même fouetteuse les applique toujours avec la même sévérité, cinglant avec vigueur le gros derrière qui se démenait furieusement. La pauvre fille geignait pitoyablement, torturée par les cordes qui retombaient de plus en plus fort. Après la cinquantième cinglée on détacha la première. Je regardai ce qu’elle devenait. Elle regagna sa place auprès de la femme qui l’avait amenée en se mordant les lèvres.

Elle dut rester debout, ne pouvant s’asseoir sur le fauteuil dans l’état où se trouvait son postérieur endommagé. Celle-ci pensé-je, n’est pas de la catégorie des filles destinées aux débauchés.