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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/245

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ne comprenais pas qu’on put se faire fouetter par plaisir.

Cependant je ne pus plus douter de sa fantaisie. Elle s’agenouilla sur un prie-dieu muni d’un coussin, qu’on avait dû mettre là exprès pour elle. Les coupables s’agenouillaient sur le bois. Une aide vint trousser cette femme de trente cinq ans, la traitant comme une délinquante. Puis la fouetteuse levant la chemise, la jeta sur les reins, où l’aide l’épingla aux épaules.

Elle avait un superbe postérieur proéminent, rebondi, tel qu’on le devinait sous le gonflement des jupes, de la plus riche carnation, dont le satin d’un blancheur de neige étincelait sous la vive clarté des lustres, qui rendait la peau éblouissante.

La fouetteuse, qui devait avoir le mot, se mit à fustiger le beau derrière avec une nagaïka faite d’une vingtaine de cordes, commençant au bas des hanches, descendant progressivement jusqu’au milieu des fesses, cinglant avec une certaine vigueur la peau qui se rayait de lignes rouges.

Elle entreprit ensuite la danse de la croupe. Je dévorais des yeux, je ne sais