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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/250

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Dans la matinée elle n’était pas trop sévère, mais dans l’après midi elle était impitoyable.

Elle avait imaginé depuis quelque temps une posture très indécente. Elle fouettait la coupable à genoux devant une chaise basse, le front appuyé sur le siège, de façon que la croupe, plus haute que la tête, laissait voir entre les fesses et les cuisses écartées toutes les nudités, même la toison qui tapissait le bas du ventre. Tout çà entrait en danse dès le premier coup, et continuait à se trémousser tout le temps qu’elle battait la mesure sur ce tambour de chair.

La fouettée devait garder cette posture indécente tout le temps que durait l’absence de la maîtresse, qui se prolongeait toujours longtemps. La patronne en confiait la surveillance à la sous-maîtresse avec mission d’appliquer des claques à celles qui s’affaisseraient.

Comme c’était en l’honneur de Mr. le Conseiller qui venait la voir presque tous les jours, qu’elle avait choisi cette posture lubrique, elle trouvait toujours le moyen de prendre en faute quelque grande fille