Aller au contenu

Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 125 —

couchaient, je ne veux pas dire qu’elles y dormaient, elles y passaient la nuit dans un fauteuil enveloppées dans un peignoir de flanelle. L’hiver elles devaient alimenter le feu, et malheur à elles si le sommeil les gagnait sur le matin, et si le feu s’éteignait faute de l’avoir entretenu. Elles n’avaient rien pour le rallumer, et quand le dormeur ou la dormeuse se réveillait, ils ne pouvaient manquer de s’apercevoir que la veilleuse avait dormi.

Elles devaient enlever leur peignoir, et apporter l’instrument de correction qu’on leur désignait. Elles montaient sur le lit, où elles devaient s’agenouiller en tournant le dos pour présenter leur postérieur au fouetteur ou à la fouetteuse, qui leur appliquaient trente neuf coups de cordes sévères sur les fesses et les cuisses nues. Quelquefois c’était les verges qu’employaient les fouetteurs jamais le martinet de cuir, pour cette faute grave. Les pauvres filles par quelles mains qu’elles fussent passées avaient les fesses et les cuisses endommagées.

Cette façon lubrique de faire payer l’extinction des feux à un postérieur, qui gi-