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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/300

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teuse dut se pencher pour fouetter le postérieur, et alors la figure et le buste disparurent complètement. Elle devait respirer mal à l’aise dans cet étouffoir.

Elle prit le plus grand des martinets de cuir qui avait une vingtaine de lanières, qui retombaient en long sur les fesses et sur les cuisses, atteignant jusqu’aux genoux. Quelques coups cinglèrent la raie tombant entre les cuisses. On entendait des soupirs étouffés.

Elle put en appliquer ainsi deux douzaines. Elle avait les fesses et les cuisses de la couleur d’une langouste cuite. Quand elle se retourna, elle avait la figure congestionnée et les yeux pleins de larmes.

— Tu vas me découdre çà. Je repasserai dans une heure, et gare à tes fesses, si ce n’est pas plus proprement fait.

Elle en fouetta deux autres de la même façon. Il me semblait maintenant qu’elle y prenait plaisir. Elle m’appela :

— Nadine !

Je me disposais à lui porter mon ouvrage.

— Non, non, laisse-là ton ouvrage. Ce n’est pas pour çà que je t’appelle.