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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/311

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jours d’intervalle. Trois jours après mon entrée, on vint m’appeler dans la lingerie où l’on m’avait placée. Je ne savais pas ce que l’on me voulait, n’étant pas au courant des us et coutumes de l’établissement.

On me conduisit dans un appartement, où je trouvai un monsieur qui commença par me caresser les seins par dessus la toile. Je trouvai cela déjà assez impertinent, cependant je le laissai faire, n’osant résister.

Il passa la main sous mes jupes, empoignant mon chat à pleine main. Pour le coup je me rebiffai, mais comme il me tenait sous son bras gauche, il avait toute facilité de me peloter. Cette résistance inattendue l’amusa tout d’abord, mais quand il s’aperçut que je résistais sérieusement, il me lâcha en me disant :

— Ah ! oui, tu résistes ! Eh ! bien, mets-toi toute nue. Tu ne m’entends pas ? Tu me regardes bouche bée, comme si je te demandais quelque chose d’extraordinaire. Ne sais-tu donc pas que je t’ai louée, et que toutes les pensionnaires doivent une obéissance passive aux clients qui les retiennent ? Mais on a ici de quoi dompter les rebelles.