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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/334

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nue par la matrone. Tu as dû rougir de la tête aux pieds, quand tu t’es vue ainsi devant ce vieillard lubrique, c’est dans ta nature, et tu as dû t’insurger quand il t’a caressé les tétons, puis autre chose. Je sais comment çà se passe, la matrone tient la récalcitrante, et l’inspecteur palpe tous les charmes à son aise, passe même la revue de ce qui est entre les cuisses.

Mais ne rougis donc pas comme çà. Ce qui vient de t’arriver n’est rien. Pour te dompter, ils te fouetteront tous les jours. Ils n’hésiteront pas à te déchirer les fesses à coups de verges jusqu’à ce que tu consentes à ce que l’on exige de toi. Comme ils te prendront de gré ou de force, crois-moi, ma fille, il vaut mieux que ce soit de bon gré, tu sauveras tes fesses d’un désastre.

— Jamais, dit Mina, je n’y consentirai de bon gré.

— Tant pis, ma chère, ils te mettront au pli, et même aux plis.

— J’aimerais mieux mourir que de me prêter à leurs vilaines choses.

— Tu ne mourras pas, mais tu souffriras