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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/393

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croupe qui sautait à chaque cinglée, aux applaudissements des spectateurs ravis. Quand elle la laissa, la lune blanche ressemblait à un soleil couchant.

Elle dut rester ainsi pendant que les surveillantes fouettaient une demi-douzaine de postérieurs, qui protestaient énergiquement contre les cordes qui leur tannaient les fesses, au milieu d’un concert vocal et instrumental. Elles en reçurent une douzaine chacune.

Puis ce fut le tour des deux autres quadrilles, composés d’environ vingt-cinq danseuses, qui avaient de vingt à trente ans, et qui répétèrent ensemble. On se défaisait généralement des danseuses avant cet âge, mais il y en avait qui restaient fraîches, conservées et très appétissantes avec leurs appas rebondis, qui étaient dans l’apogée de leur forme. Celles qui avaient la malechance de tomber enceintes, malgré les précautions qu’on prenait dès la cessation des règles, étaient vendues à des entrepreneurs de spectacles après leur délivrance.

Ainsi, dans ces deux quadrilles il y avait quelques filles de vingt-huit à trente ans,