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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/395

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pas toute seule, lançant plusieurs fois sa jambe en l’air, le pied à la hauteur de l’œil. On voyait, sous son superbe chat noir, les grosses lèvres rouges taillées entre ses cuisses au milieu d’une vraie broussaille de poils, tordues par le jettement du pied dans l’espace.

Celle-ci aussi reçut le fouet des mains de la directrice après la répétition. Mais elle n’eut pas besoin de la surveillante pour prendre la posture voulue. On voyait tout, et l’aspect de ces énormes fesses, qui se balançaient furieusement, pendant les trente-neuf coups de cordes qu’elles reçurent en dehors de la règle ordinaire, qui était de six à douze, au dessus de ses fortes cuisses entre lesquelles on distinguait toutes les nudités, était de la plus riche indécence.

Elle garda cette posture, le gros postérieur se dandinant toujours, pendant qu’on fouettait en deux séries les dix coupables de quelque maladresse. Quand elle se releva, elle avait la figure congestionnée.

Un petit orchestre s’était installé pendant cette orgie de fouet, et les musiciens n’étaient pas les derniers à se repaître de