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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/396

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ce spectacle affriolant. On répéta en entrant le ballet qu’on devait danser le soir. Quelques-unes des marcheuses, qui faisaient partie des quadrilles, y prirent part. Il y avait là, plus de quatre-vingts paires de fesses, qui tourbillonnaient les jupes envolées pendant plus de vingt minutes.

Les spectateurs avaient braqué leurs jumelles sur cette fourmilière de postérieurs et de chats de toutes les dimensions, qui tournaient, viraient, sautillaient, levaient la jambe. Une douzaine de danseuses vinrent terminer le ballet en ligne, le pied gauche dans la main, la jambe au port d’armes, sautant sur le pied droit en tournant, montrant tour à tour le spectacle de douze cons tordus. Puis dix de ces ballerines vinrent former un demi cercle ouvert au milieu, devant la première danseuse, qui avait un genou à terre, le pied droit à plat, et comme le maillot était de la chair vivante, il semblait qu’il y avait une déchirure entre les cuisses.

L’une des danseuses libres vint monter sur la cuisse gauche qui était horizontale, se pencha en se prenant au cou de l’age-