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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/426

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sur le lit. La directrice jeta la chemise de l’une sur ses reins, le maître de ballet en fit autant à l’autre.

— Et vous savez, vingt-cinq coups, et ne marchandez pas, où je vous tannerai les fesses tout à l’heure.

Les gamines brandirent les lanières, appliquant les coups ensemble pendant que le chef d’orchestre improvisé comptait la mesure. Les fesses des grandes filles étaient d’un beau rouge vif, après cette verte flagellation, mais elles n’avaient rien dit, honteuses sans doute de crier pour si peu de chose.

Le maître de ballet et la directrice vinrent prendre les martinets des mains des jeunes fesseuses, pour compléter la cinquantaine, que devaient recevoir les gros postérieurs coupables d’en avoir débauché de petits. Les lanières qui repassaient le voyage sur une route fraîchement passée, s’enfonçaient dans les chairs, empourprant la peau jusqu’à mi-cuisses, au milieu des hurlements des deux coupables, qui n’étaient pas à la noce.

La directrice mit ensuite dans les mains des fouettées, qui durent enlever leurs che-