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bragée de grands arbres, qui se trouvait au milieu du parc qui entourait l’Institut, où nous allions respirer l’air dans la journée, car nous vivions ainsi que vous le savez comme des recluses.

Nous étions en tenue de répétition. L’orchestre était au grand complet. Le plus grand nombre des musiciens n’avaient jamais assisté à un ballet répété dans cette tenue. Aussi ils reluquaient avec des yeux concupiscents ces maillots de chair humaine qui les fascinaient.

On exécuta d’abord deux danses de caractère, une valse et une mazurka, qui permettaient de voir l’entrelacement des cuisses, et les postérieurs, tous d’une belle dimension, car il n’y avait que les grandes filles, qui prissent part à ces deux danses. C’était la première fois que je valsais en plein air. Avec la chaleur qu’il faisait sur cette pelouse, cet enlacement des cuisses, la chair moite, nos toisons mêlées, produisirent sur moi un effet désastreux. Je me mouillai, mes fesses se mirent à frétiller malgré moi, refusant d’aller en mesure.

Les Grands Ducs s’apercevant de ce grave