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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/47

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de dents de la dépucelée qui n’était pas à la noce.

Il la laissa ensanglantée, meurtrie, abîmée par sa brutale invasion.

Le lendemain les bords étant encore tout écorchés, le jeune barine voulut se loger à côté. Il essaya de s’y glisser après une bonne fessée appliquée aux environs du logis. Mais ici la brutalité n’eut pas beau jeu. Il s’escrima en vain à forcer tout seul l’huis resserré entre les demi-lunes qui en défendaient l’entrée.

Il l’obligea à écarter elle-même les obstacles. Elle dut s’y prendre à deux mains, tirer sur les globes, de façon à découvrir le point d’attaque, et l’aider à emporter la redoute. Il appuya la pointe de l’arme sur les bords qui s’écartèrent, et quand la pointe se fut logée, tout le reste suivit assez facilement.

Elle m’assura que par là, elle avait moins souffert que dans la prise de possession du voisin, et qu’elle n’avait pas saigné de ce côté. Et pourtant Dieu sait si cette entrée est d’une étroitesse à faire frémir. Même depuis la prise de la redoute, elle était