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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/476

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faveurs de sa maîtresse la boïarine émerveillée par le superbe outil, qui avait déchargé sous ses yeux. Je ne me sentais pas la moindre envie d’imiter ma maîtresse. D’ailleurs il n’y avait pas la moindre comparaison à établir entre les deux outils de joie.

Il se reculotta, et s’en alla en me jetant un regard, qui ne respirait pas la haine du serviteur fouetté, il y avait au contraire dans ses yeux comme de la reconnaissance. Par exemple, je ne m’aviserai plus de fouetter un homme devant mes femmes, elles avaient toutes, même la cuisinière une femme de quarante ans, les pommettes rouges et les yeux luisants de luxure.

J’avais loué pour la répétition un petit orchestre de six musiciens, qui venaient autant pour le régal des yeux que pour l’argent, car je ne les payais pas cher. Je crois même qu’ils seraient venus pour rien.

J’avais aussi comme élèves de jeunes serves, que leurs maîtresses m’envoyaient, ou me conduisaient quand la fantaisie les prenaient d’assister à leur éducation chorégraphique, et des jeunes filles amenées par