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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/479

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en serrant les cuisses, ce que j’avais mené assez loin en giflant le ravissant postérieur.

— Aujourd’hui, dit le père, on n’en tirera rien de bon. Mais je veux qu’elle ne perde pas tout, et qu’elle profite de la répétition.

Je la fis s’agenouiller à la place habituelle, le dos tourné vers les spectateurs, et je poursuivis ma répétition toujours avec la même méthode, le martinet de cuir et la main.

Ce prétendu père, qui avait acheté cette serve bon marché, en avait fait naturellement l’esclave de ses plaisirs, et l’obligeait à venir parader dans les salles de répétition, qui sont en grand nombre à St. Pétersbourg. La leçon se terminait toujours ainsi. Il savait que presque partout il trouverait quelque paillard qui lui ferait des offres pour sa belle marchandise, qu’il laissait en montre pendant toute la durée de la répétition. Personne ne se méprenait à cette prétendue paternité.

Il demandait qu’elle passât la première, pour que les débauchés eussent tout le temps d’apprécier la qualité et la quantité de la marchandise. Il ne s’en retournait pas souvent bredouille, et il retirait un joli revenu